TURQUIE – le 15 avril 2009 – Istanbul
Rien à voir avec l’Italie. Il m’aura fallu une demi-heure pour en trouver, ou plutôt en acheter. Dans une des nombreuses boutiques de vélos d’Istanbul, et pour 2 € le carton, je me suis procuré des cartons spécial vélo très résistants et qui m’ont évité de démonter les vélos. Idéal !
A l’aéroport néanmoins, on aura un peu de mal à circuler avec nos énormes cartons, et arrivés à l’enregistrement, on a fait exploser la franchise de poids pour les bagages pourtant de 40 kg/personne. A 5 € le kilo supplémentaire, on a apprécié de voir s’afficher 92 kg comme poids total. On s’est consolé en se disant qu’entre Milan et Istanbul, on avait payé 30 € par vélo, ce qui revient au même que les 12 kilos supplémentaires, mais bon quand même on ne pensait pas trainer plus de 40 kg par personne.
TURQUIE – La nourriture
Ici la plupart des plats sont à base de viande de kebab servie avec des légumes et /ou du yaourt et souvent épicés. On la mange dans des assiettes ou roulée dans des « Dürüm », sorte de pains en forme de crêpes épaisses. Le menu traditionnel à emporter inclu un pot d’Ayran et coûte 2,5 à 3,5 YTL suivant si la viande est du poulet ou du mouton.
Pendant tout notre séjour à l’exception d’un verre d’Ayran fait maison qui a eu du mal à passer, nous nous sommes régalés et nos intestins ont tout bien supporté.
TURQUIE
Comme chaque soir où nous prévoyons de camper, nous déchargeons ensemble les vélos, puis je monte la tente et j’agence le rangement intérieur, pendant qu’Oliver s’occupe de faire le feu dehors pour le repas du soir. Notre réchaud étant uniquement alimenté par du bois, il faut faire provisions de branches pas trop mouillées. Jusqu’à présent nous avons été dans des lieux où il n’en manquait pas, mais dans les montagnes entre Ouzbékistan et Kirghizstan cela devrait être moins simple. A suivre… Concernant l’humidité, le réchaud supporte assez bien d’être alimenté par des bouts de bois sortis de sous la neige : on les fait sécher au coin du feu avant de les plonger dans le foyer.
Une fois les branches ramassées, Olivier les coupe de dimension convenable pour les insérer facilement dans le feu, puis avec minutie les range par taille et par ordre de passage. Il faut en prévoir suffisamment car une fois la nuit tombée, il n’est plus question d’aller en rechercher. Et puis il ne peut se permettre de perdre du temps dans la cuisson : l’eau qui chauffe pour les pâtes se refroidit bien vite par – 10°C !
TURQUIE – 09 AVRIL 2009 – TATVAN
A Tatvan, en attendant le bus qui devait nous ramener vers Istanbul, on a vu un long cortège de mariés qui circulait en ville. Plus de 100 voitures qui arborent les drapeaux turcs sur les capots et par les fenêtres tout en klaxonnant, plusieurs véhicules de la police toute sirène dehors qui transportent des femmes et des enfants et puis le marié dans un blindé de l’armée ! On n’a pas osé prendre de photo, mais c’était pour le moins insolite.
TURQUIE, le 2 avril 2009 – MALATYA
En Turquie le train est un moyen de transport très bon marché mais peu développé. Le réseau routier l’est bien davantage donc pour les longues distances, nous avons été amenés à utiliser les cars, nombreux et confortables. Nos vélos nous ont causé moins de problèmes car le service est très organisé : nous nous dédouanions de tout agencement pour leur trouver une place dans les soutes. Même à bord les places sont numérotées et un « Stewart » s’occupe de la bonne entente à bord et de nous proposer régulièrement thé, biscuits et boissons fraîches.
A Malatya, nous avions réservé un billet pour nous rendre au lac de Van à environ 400 km. Mais finalement nous avons voulu prolonger notre séjour car un guide nous permettait de faire l’ascension jusqu’au site antique de Nemrut (7 heures de marche dans la neige pour accéder à ce sommet à plus de 2000 m, fermé à cette époque). L’office du tourisme a donc appelé la compagnie de cars pour décaler notre départ.
Deux jours plus tard, en arrivant au guichet je n’ai pas eu besoin de dire un mot que tous me demandaient déjà des nouvelles de notre ascension dans la neige. Le voisinage n’a pas mis longtemps à être informé, et mon billet n’a pas eu de problème à être réellement modifié.
On ne passait pas inaperçu dans cette ville si accueillante et dépourvue de touristes à cette époque.
D’ailleurs, dans notre carnet de voyage n°3 en préparation vous trouverez la rubrique « Est-ce que vous avez déjà été une curiosité ? »
TURQUIE
Voici la recette d’une sorte d’omelette, mangée généralement au petit-déjeuner.
Prochainement dans notre carnet de voyage n°3, vous retrouverez notre recette de dessert à base de poulet…
Pour 4 personnes
8 œufs
2 poivrons ordinaires (ou de préférence 4 poivrons longs et pointus)
3 tomates
½ cuillère à soupe de sel
1 cuillère à soupe de beurre
- Faire fondre le beurre dans une poêle. Ajouter les poivrons épépinés, coupés en rondelles ou en lamelles et les tomates épluchées, épépinées, coupées en petits morceaux. Laisser cuire 7 à 8 minutes jusqu’à ce que le jus des tomates soit un peu évaporé.
- Par ailleurs, battre les œufs dans un récipient, les verser dans la poêle, saler, puis bien mélanger le tout. Quand la consistance devient assez solide, ôter du feu et servir.
TURQUIE, le 29 mars 2009 – MALATYA
Plusieurs fois en voyage, j’ai été tenté mais je n’ai jamais osé. Après un mois et demi de voyage, il n’y a plus de question à se poser, c’est l’étape obligatoire. Escorté par Umit que nous avons rencontré chez les tailleurs, je me rends dans un salon moderne où le patron me déroule le tapis rouge sous le regard de ses trois jeunes apprentis. J’ai droit au plus grand soin et le rasage et ponctué de verres de thé qui me sont offerts. D’abord un rasage à la tondeuse électrique pour enlever le plus gros, puis place au rasoir tranchant qui glisse sur les carotides. Un peu crispé, je pensais à Clint pointant son revolver sur le barbier pendant sa séance de rasage dans je ne sais plus quel western.
Ensuite à l’aide d’une sorte de collier-ressort que je ne saurai décrire, il procède à une épilation des dernières racines de poils présentes sur les pommettes. Il en arrache une ou deux et me demande si c’est bon, si il peut continuer vu que ça fait mal. Je lui réponds avec la voix cassée et les larmes aux yeux « oui oui, je suis un dur moi ». C’est ça oui, quand ça s’arrêtera je recommencerai enfin à respirer…
Enfin, avant l’Eau de Cologne et l’aftershave, la séance du feu : à l’aide de son briquet il me brûle les joues puis les oreilles pour éliminer les derniers poils qui auraient pu survivre. Bref il est fier de son travail et en me regardant dans la glace je constate, outre le fait que j’ai rajeuni de 10 ans, que je n’ai jamais été rasé d’aussi prêt !
TURQUIE, le 29 mars 2009 – MALATYA
A Malatya au hasard d’une rencontre, nous avons fait la connaissance du tailleur Bremer et de son apprentie Nargiz, installés dans une petite boutique d’une galerie commerçante en sous-terrain. Tous les jours, on leur apporte des vêtements à recouper, à arranger. Ils réparent par exemple tous les défauts de conception, comme une veste imperméable qui fait trop de bruit en la portant : normal, elle est doublée d’un sac plastique…. Leur spécialité reste la retouche de Jeans : ils font les ourlets et peuvent aussi les retailler sur mesure. Le jour où on était dans leur boutique, on a eu droit au défilé de mode de leur création : le sac à main-mini jupe ! Un concept…
TURQUIE, le 28 mars 2009 – MALATYA
A l’est de l’Anatolie, nous avons fait une halte à Malatya, ville de 400 000 habitants, très accueillante et réputée pour sa production d’abricots secs. Dans les environs les arbres commençaient à être en fleurs et dans quelques mois, les abricots sècheront sur le toit des maisons. Dans la ville un grand marché est consacré à la vente de ces fruits. Nous avons eu l’occasion de voir des rues entières de boutiques vendant des abricots secs de différentes couleurs, allant de l’orangé au marron suivant les traitements et la qualité. Lors de cette étape nous avons fait le plein de ces fruits secs très énergétiques que nous consommons beaucoup à vélo.
TURQUIE, le 26 mars 2009 – DORTYOL
En Cappadoce, sous la pluie et la neige, nous dormions sous la tente, mais une nuit sur trois-quatre, nous nous réfugions dans un hôtel pour nous réchauffer et prendre une douche. Et puis comme nous sommes assez lents le matin pour partir, le temps de plier la tente, déjeuner et ranger les sacs, aller à l’hôtel nous fait gagner du temps.
Ce jour-là, nous venions de monter un col à 1500m et d’avoir nos premières frayeurs avec les chiens. Le repos était bien mérité après trois jours dans le froid. Arrivés à la tombée de la nuit au seul hôtel du hameau il a fallu se résoudre à payer le prix fort. Et en découvrant la chambre, nous avons vite regretté d’avoir déboursé autant : pas de chauffage, le sol et les draps sales et poussiéreux. Et bien sûr dans les sanitaires de la moisissure partout, pas de chasse d’eau et l’eau était aussi froide que celle sortie d’un torrent. Dans ces cas-là, frustrés, on oublie la douche et on se glisse dans nos duvets pour tenter de se réchauffer…
