Chez nous, on en voit peu. Encore moins après les campagnes de pub anti-fourrures qui ont défrayé la chronique il y quelques années. Ici, les manteaux et les chapeaux en fourrure sont légions. Toutes les femmes qui ont assez de moyen pour se payer ou se faire offrir un manteau portent des tenues superbes et tellement adaptées au froid ! Rien n’est plus isolant que la peau des animaux. Au début ça semble curieux de voir autant de fourrures. Je dois bien dire que, sans vraiment m’être posé la question, j’avais plutôt un apriori négatif sur les manteaux de fourrures. On a tendance à imaginer un gentil bébé phoque ou un pauvre Bambi égorgé pour sa fourrure par un vieux trappeur sadique. Et puis finalement, en y réfléchissant et en rencontrant les fameux trappeurs, j’ai compris que d’abord, on ne tue plus les bébés phoques depuis longtemps, et que les fourrures sont pour les trappeurs un moyen de granger leur vie en participant en tant que prédateur à la régulation des espèces et à l’équilibre de la nature. Et puis, à l’image des rennes dont chaque partie du corps est mangée ou utilisée (à part les sabots inutiles, il ne reste rien d’un animal abattu), les animaux ne sont pas tués que pour leur fourrure. Leur viande est mangée par les hommes, les restes par les chiens. Même les tendons des rennes sont utilisés pour faire du fil à coudre ultra résistant ! On est loin du gaspillage de nos régions. Et puis, vu qu’on est capable d’élever des poulets en batterie et de gaver des oies pour leur foie, je ne suis pas sûr qu’on ait des leçons à leur donner. Alors finalement, la fourrure je suis pour. Je vote pour l’écologie des trappeurs et de la foret, plutôt que pour l’écologie de la sensiblerie et de Paris.
Le métro de Moscou est réputé pour la beauté de ses stations. Nous avons eu l’occasion de nous perdre dans ses multiples méandres et nous avons découvert quelques stations particulièrement jolies. Quant au métro de Saint-Pétersbourg, si les stations ne sont pas inoubliables, nous avons été stupéfaits de constater à quelle profondeur les lignes ont été creusées. L’escalator qui permet de remonter à la surface n’en finit pas. S’il a été creusé si profond, c’est qu’il sert également d’abri antiatomique.
C’est la place la plus célèbre de Moscou. Elle est entourée d’églises impressionnantes, d’un bâtiment immense abritant un centre commercial luxueux et du Kremlin, caché par ses murs d’enceintes. La nuit, les éclairages mettent en valeur les monuments et le spectacle vaut le coup d’œil.
La première sensation de froid a été à la sortie de l’aéroport a Moscou. Pour prendre le train qui conduit au centre ville, nous sommes sortis du terminal par une grande porte vitrée. Lorsque les panneaux de la porte se sont ouverts et que l’air glace s’est engouffré dans mes poumons, je me suis mis à tousser et à tousser encore. J’avais l’impression que l’air me brulait quand je respirais. Ca n’a pas duré très longtemps, rapidement je me suis habitué mais j’ai été pris d’un Leger doute : il ne fait que -25 C, comment allons nous faire en Sibérie où la température actuelle est de -40 C ? Heureusement, les jours suivants, mes poumons se sont habitués car je n’ai plus jamais eu de crise de toux en passant du chaud au froid.
Nous avons découvert la vie dans le froid. Les rues et les trottoirs enneigés, les boutiques et les restaurants surchauffés et la mode du nord (Chapkas et fourrures). Nous avons aussi constaté que la neige crisse d’une façon différente, en dessous de -10 C. Lorsque les températures sont très négatives les cristaux de neige ne fondent plus aussi facilement et donc la neige ne se tasse pas lorsqu’on pose le pied. Tous les cristaux de neige produisent alors sous nos pas un son aigu caractéristique.
Reprise des émissions, nous sommes de retour ! Après plus de 5 semaines dans la Taïga avec les éleveurs de rennes, nous voila de retour à la civilisation et aux connections internet. On est en forme, hirsute pour au moins l’un d’entre nous, mais heureux d’avoir vécu des moments inoubliables. On remet toute l’histoire dans l’ordre et on vous raconte tout dès demain.
Entre février 2009 et octobre 2011, Claudine ARNAUD et Olivier BOROT ont mis de côté leurs situations professionnelles pour vivre une parenthèse sur les routes du monde. Près de 15000 Km à vélo sur 4 continents. 20 pays traversés et des étapes inoubliables avec les caravaniers de l’Azalaï au Mali, les tribus de Tanzanie ou les éleveurs de rennes de Sibérie. Ils racontent aujourd’hui leurs aventures dans un recueil de carnets de voyages et dans leurs films qu’ils projettent en conférences partout en France.