Sibérie – éleveurs de rennes : Carnet de voyage numéro 20
Vous allez bientôt recevoir par la Poste ou par mail le prochain carnet de voyage relatant notre séjour avec les nomades éleveurs de rennes en Evenkie.
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RUSSIE
Les Evenks changent de campement pour que leurs rennes aient toujours du lichen pour se nourrir. Nous étions avec eux lorsqu’ils ont quitté leur camp d’hiver. Une journée inoubliable !
RUSSIE – Campement Evenk
Les rennes ne sont pas très hauts. On leur met une selle, un licol avec une longe et on prend un bâton d’environ 1,5 mètre et en avant. Garder l’équilibre n’est pas très facile, même au pas car le ventre rond des rennes nous empêche de nous servir vraiment de nos jambes pour se cramponner, alors à l’aide du bâton que l’on tient dans la main droite, on se rattrape tant bien que mal en prenant appui sur le sol. Dans la main gauche on tient la longe qui part en diagonale pour aller sur le côté droit du licol. On peut ainsi en tirant dessus, indiquer au renne qu’on veut aller à droite et en fouettant son coup lui dire qu’on veut aller à gauche. Enfin en théorie.
RUSSIE
A la fin des épreuves de la « Praznik », j’ai demandé à notre ami Tolik de m’emmener sur le circuit de la course. C’était la première fois que je montais sur un traîneau. Avant, Olivier avait pu partir avec les hommes et il avait même eu la chance de pouvoir mener ses rennes seul. Pour moi, ce n’est que le jour de la fête où j’ai pu monter à bord de ces embarcations très légères, lancées à vive allure. Super souvenir.
RUSSIE
Le temps d’une journée, nous avons assisté à la fête des Evenks à Surinda. Après les discours et les danses traditionnelles, des courses se sont succédé : courses de traîneaux, de rennes, épreuve du lancé de lasso et enfin le grand relais. Nous avons alors pu encourager nos amis éleveurs qui ont gagné de nombreux prix, mais à leur grande déception, ils ne sont arrivés que deuxième au relais : ils n’ont donc pas gagné la motoneige tant convoitée. Peut-être l’année prochaine…
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RUSSIE – Campement Evenk
Il y a certaines scènes assez violentes : âmes sensibles s’abstenir.
RUSSIE – Campement Evenk
Ce sont des animaux attachants. Curieux et craintifs comme les chameaux du Sahara. En hiver, les éleveurs restent plusieurs semaines au même endroit avant de transhumer et de rejoindre un autre campement. Pendant ces longues périodes sédentaires, les rennes parcourent la forêt à la recherche du lichen enfouit sous la neige. Ils rayonnent autour du camp sans trop s’en éloigner. Leur domaine représente tout de même un cercle de 4 ou 5 km de diamètre. Lorsque les hommes ont besoin de tous les rennes pour pouvoir en choisir certains à atteler aux traineaux ou pour en tuer un, ils partent chercher une partie du troupeau à pied ou montés sur un renne « domestique ». Il leur faut parfois une heure pour retrouver le troupeau et le ramener dans le corral. Certains rennes sont « domestiques ». Une dizaine tout au plus, restent près des Tchoums, jamais bien loin. Ils viennent manger ce que les hommes leurs donnent et on entend le tintement mélodieux des clochettes qu’ils portent autour du coup tout au long de la journée. C’est ceux-là qui sont attelés en priorité aux traineaux où sur lesquels ils montent lorsqu’ils ont besoin de quitter le camp.
RUSSIE – Campement Evenk
Tout un art ! Quand les évenks construisent ou réparent leurs traineaux, ça semble facile. Je m’y suis essayé et j’ai… abandonné. Impossible. Ils travaillent essentiellement avec une hache puis avec un petit rabot pour les finitions et un ciseau à bois pour les assemblages. Manier la hache pour rendre carré un tronc d’arbre ou fendre à moitié une branche, n’est pas quelque chose de facile à réaliser pour un petit gars de la ville. Néanmoins, voir comment ils s’y prennent est impressionnant. Chaque partie du traineau est réalisée avec un type d’arbre spécifique pour bénéficier des caractéristiques du bois les mieux adaptées aux efforts que le traineau va devoir supporter. Aucunes mesures, tout est fait au jugé, et s’il faut raccourcir ou désépaissir un peu, un coup de hache bien placé et l’affaire est réglée. Impressionnant !