C’est dans le village de Cerro Colorado que vécut le célèbre guitariste argentin Atahualpa Yupanqi. Icône de la musique sud américaine dans les années 50, il fut invité en France par Edith Piaf et fit découvrir à l’Europe sa poésie et la nature argentine qui l’inspirait tant. Décédé en 1992 à Nîmes, il est enterré à l’ombre d’un arbre au bord de la rivière qui coule en bas de sa maison devenue musée. Nous avons visité ce musée passionnant, en pleine nature, dans lequel sont exposés côte à côte, des bibelots du Sénégal que le chanteur a ramené d’une tournée et des originaux dédicacés de Goya ou de Guayasamin.
Sur la route n°9 qui relie Cordoba à Tucuman, nous avons découvert le village de Cerro Colorado et son site archéologique. Dans des paysages superbes, de roches colorées et de gorges, nous avons pu admirer des peintures rupestres datant de l’époque préhispanique. Notre amie, le docteur Analia, après m’avoir remis sur pied nous a servi de guide.
Cette année nous sommes équipés des pneus Michelin Tracker. Les pneus que Michelin nous fournit pour chaque voyage nous ont évité les crevaisons. Nous avons en plus, les nouvelles chambres à air à bosses Proteck Max qui réduisent encore le risque. Nous en sommes à 1000 km depuis notre départ, la moitié sur route, l’autre moitié sur des chemins de terre et des pistes caillouteuses et bien, nos pneus sont toujours aussi efficaces, aucune crevaison. Merci Michelin !
Nous avons été interpelés par des drapeaux rouges accrochés à des arbres sur le bas-côté des routes. Parfois on pouvait observer une sorte d’autel avec de petites figurines et des offrandes au milieu de nombreux drapeaux. Nous avons longtemps cru que ces endroits commémoraient un disparu, accidenté de la route. En fait, il s’agit de sanctuaires en l’honneur d’Antonio Gil, un « gaucho Robin des Bois » de la fin du XIXème siècle. La tradition veut qu’on klaxonne lorsqu’on passe en voiture devant un de ces autels, pour éviter les obstacles et arriver à destination sans encombres.
Nos vélos, nous les avons achetés en février 2009 pour partir pour notre premier voyage en Asie Centrale. Depuis ils ont déjà parcourir plus de 12 000 Km sans que nous ayons besoin de changer beaucoup de pièces. Après les routes poussiéreuses d’Afrique, nous avions même pensé ne pas les faire voyager sur ce dernier périple. Nous avions prévu d’acheter des vélos à Buenos Aires. Mais pour des raisons budgétaires, ils nous ont suivis en Amérique du Sud. Par contre dès les premiers kilomètres, Olivier a dû faire des réparations à sa selle. Ce sont de petites réparations, espérons que les vélos seront encore assez robustes pour supporter quelque 4500 Km supplémentaire !
Après une semaine vélo sous la pluie, sur des chemins de terre devenus chemins de boue, nos vélos commençaient à faire de drôle de bruits. Comme nous traversions une ville, nous avons décidé de trouver un magasin de vélo pour graisser et huiler nos chaînes et dérailleurs. Il fallait aussi que j’achète un câble de dérailleur pour remplacer le mien qui semblait vivre ses dernières heures.
En entrant dans la boutique, nous faisons sensation avec nos chargements. Les employés nous emmènent à l’atelier et prennent en charge nos vélos. Ils nous font une révision complète, changent mes câbles défectueux, resserrent les boulons et règlent nos vitesses à la perfection. Nous repassons ensuite dans la boutique et faisons la connaissance du couple de patrons avec qui nous échangeons quelques mots en français et nous leur parlons de notre trajet jusqu’au Pérou. Au moment de partir et de régler ce que nous devons, le patron me dit simplement : « Vous ne nous devez rien, on vous offre la révision, ce n’est rien, faites un bon voyage ».
Lorsque nous entrons dans l’enceinte du commissariat de police de Fatima, la nuit est presque tombée. Nous avons cherché en vain un endroit où dormir. Les hôtels nous demandaient des sommes astronomiques et un habitant nous a conseillés d’aller voir la Police pour planter notre tente en sécurité. L’officier à qui Claudine s’adresse n’hésite pas une seconde : « Bien sûr vous pouvez planter votre tente dans la cour du commissariat. » Quel soulagement, nous n’aurions jamais pensé à aller voir la Police. L’officier ajoute : « Je pense que vous allez avoir froid sous votre tente, je vous conseille de dormir dans ce bus de transport public qui est stationné ici. » Voilà comment, nous avons déplié nos matelas et nos duvets dans l’allée un peu poussiéreuse d’un bus de la ville.
En entrant dans la chambre d’hôtel, je n’ai plus de doutes. A la « réception » j’en avais un peu, mais comme je ne maîtrise pas vraiment l’espagnol, je n’étais pas sûr. Il y ce drôle de sous-titre : HOTEL Turno, ce curieux tarif : 50 Pesos sandwichs inclus alors que d’habitude un hôtel coûte 100 Pesos petits-déjeuners inclus, il y a cette drôle de réception : on se présente devant un portail fermé, on parle dans un hygiaphone à quelqu’un caché derrière une vitre sombre et grillagée, on paye d’avance, il nous donne la clef puis le portail s’ouvre et on accède à une coure dans laquelle on peut stationner son véhicule devant la porte de la chambre. Ce qui a mis fin à mes doutes, en entrant dans la chambre, c’est la télé allumée qui diffusait un film porno. En fait un HOTEL Turno, c’est un hôtel de passe dans lequel on paye la chambre pour 3 heures. On est donc retourné à l’hygiaphone pour récupérer nos 50 Pesos et reprendre notre route en avouant notre naïveté et en demandant gentiment où on pourrait trouver un hôtel, disons…, plus classique.
Entre février 2009 et octobre 2011, Claudine ARNAUD et Olivier BOROT ont mis de côté leurs situations professionnelles pour vivre une parenthèse sur les routes du monde. Près de 15000 Km à vélo sur 4 continents. 20 pays traversés et des étapes inoubliables avec les caravaniers de l’Azalaï au Mali, les tribus de Tanzanie ou les éleveurs de rennes de Sibérie. Ils racontent aujourd’hui leurs aventures dans un recueil de carnets de voyages et dans leurs films qu’ils projettent en conférences partout en France.