Tour du monde à vélo : Est-ce que vous avez déjà…
…PASSE UNE FRONTIERE AVEC DE LA DROGUE DANS LE COFFRE ?
Le titre est accrocheur, on en rajoute un peu puisqu’on y est pour rien mais n’empêche…
Nous avons visité la ville de Noukous au nord du pays. Cette ville est la capitale de la République de Karakalpakie rattachée à l’Ouzbékistan depuis quelques années. Pour rejoindre Khiva en Ouzbékistan, nous avons pris un taxi collectif en compagnie de deux autres personnes. Le taxi part quand il est plein, comme nous étions les premiers passagers nous avons eu le temps d’observer le chargement du véhicule.
J’ai d’abord vu une pile de vieux seaux en plastiques usagés, sortes d’anciens pots de peinture, dans lesquels une femme escortée de plusieurs hommes est venue mettre un sac poubelle énorme rempli de ce qui était clairement des liasses de billets. Et puis tout le monde s’est éparpillé et on n’a pas vu où est allée la pile de seaux pleine de billets. Ensuite deux hommes sont venus successivement ouvrir le coffre, y déposer des affaires et repartir. Nous nous disions qu’ils devaient être les autres passagers et que nous allions partir. Finalement non, c’est deux autres personnes, deux femmes qui sont montées avec nous après avoir chargé leurs bagages. Avant de partir j’ai quand même jeté un coup d’œil dans le coffre. Nos sacs étaient toujours bien fermés (on en avait cadenassé les ouvertures) et au milieu des affaires des autres passagers j’ai reconnu la pile de seaux-tiroirs caisses. Soit.
Avant de partir le chauffeur nous a demandé si nos passeports étaient en règle, nous l’avons naïvement trouvé très prévenant. Nous sommes ensuite partis pour cinq heures de trajet à toute allure, le chauffeur recevant souvent des appels téléphoniques. A chaque barrage de police et en particulier au passage de la frontière avant de rentrer dans la province de Khiva, nous avons été arrêtés par des policiers ou des militaires qui connaissaient tous notre chauffeur et qui ont immanquablement récupéré lors de la poignée de main un petit bakchich.
Et puis de l’autre côté de la frontière le chauffeur a reçu un coup de téléphone. Il s’est arrêté, est allé chercher un paquet qu’il a ramené à l’intérieur de la voiture et a redémarré. On aurait dit une sorte de pain d’épices enroulé dans un sac poubelle noir très épais. La passagère avant lui a demandé de quoi il s’agissait et il a répondu sans hésiter « drogue ». Ca a eu l’air de faire ni chaud ni froid aux deux autres passagères, nous par contre on s’est regardé un peu soucieux. Cinq minutes plus tard, une voiture est arrivée en sens inverse, le téléphone du chauffeur a sonné à nouveau, il a ralenti. Les deux voitures se sont arrêtées à la hauteur l’une de l’autre et le paquet a changé de véhicule sans un mot et on est reparti comme si de rien n’était.
Arrivé à destination, avant de nous déposer à la station de taxi, le chauffeur a donné un deuxième paquet à une personne qu’il ne connaissait pas et avec laquelle ils se sont retrouvés par téléphone. Ce paquet-là ressemblait à un sac en plastique banal. Après tout, c’était peut-être cette fois les affaires sales que quelque ouzbek expatrié renvoyait dans sa famille de l’autre côté de la frontière… Mais on n’y croit pas trop.
Quand on est descendu de voiture et que nous avons récupéré nos affaires, il ne restait plus dans le coffre que les seaux pleins de billets qui devaient sans doute être livrés quelque part encore.
1 commentaire à “Tour du monde à vélo : Est-ce que vous avez déjà…”
Dis! Tonton pourquoi tu tousses?