Tour du monde à vélo : Lever face à la mer
MAROC – Sahara Occidental
Au réveil, le panorama est fabuleux. Devant nous l’océan à perte de vue. Nous avons planté la tente « dans » la falaise, plutôt sur une plateforme à mi-hauteur. Nous surplombons la mer et les vagues qui viennent s’échouer contre la roche font un bruit sourd qui nous a bercés toute la nuit. Au petit-déjeuner, nous sommes pleins d’enthousiasme et prêts à affronter les kilomètres qui nous attendent. Nous escaladons la falaise pour rejoindre la route au sommet. Arrivés en haut, l’équation est toute autre : le vent souffle en continu avec une force inouïe. A l’abri sur notre terrasse avec vue mer, nous ne nous en doutions pas. Il souffle perpendiculairement à la route et nous devrions pouvoir pédaler malgré tout. Deux heures plus tard, nous avons fait sept kilomètres quand nous entrons dans une ville providentielle. Jamais le vélo n’a été aussi dur pour moi. Couvert de sable, je suis épuisé, le vent n’a cessé de me déstabiliser et j’ai dû zigzaguer tout le trajet. Chaque fois qu’un camion me dépassait ou me croisait, son souffle me faisait perdre le contrôle de mon vélo. Au mieux, je me retrouvais dans le fossé, au pire, au milieu de la chaussée tentant de reprendre le contrôle en espérant qu’aucun autre véhicule n’allait me faucher. Le village providentiel comporte un hôtel. Notre décision est vite prise : il est onze heure du matin, nous arrêtons là pour aujourd’hui, trop dangereux !