ARGENTINE
C’est l’hiver ici et la région qu’on est en train de traverser est très agricole. On a très vite compris pourquoi : le terrain est gorgé d’eau. Il fait extrêmement humide et le brouillard est présent une bonne partie de la journée. Tous nos vêtements, nos duvets sont froids d’humidité et lorsqu’on lave nos sous-vêtements, il est très difficile de les faire sécher. Certains jours il pleut par averses ou bien nous pédalons sous un crachin permanent. Dur, dur les premiers jours… Par contre on a de la chance au niveau du vent : il vient du sud et on l’a donc dans le dos ce qui nous permet de parcourir sans trop d’efforts entre 80 et 100 Km par jour. L’inconvénient c’est que c’est un vent glacial, transportant le froid polaire d’Antarctique. Il fait donc un froid vif et humide, une sensation que nous n’avions jamais ressenti, même en Turquie lorsque nous pédalions dans la neige. Ces derniers temps, nous sommes donc obligés de pédaler avec nos doudounes et nos gants en laine : du jamais vu !
ARGENTINE
C’est notre terreur. Dans tous les pays que nous traversons, nous craignons les chauffeurs routiers. Souvent les automobilistes ne sont pas habitués à croiser des vélos sur leur route alors ils nous causent quelques frayeurs en nous dépassant trop près ou trop vite, mais les camions c’est une autre histoire : ils nous voient, ils savent que ça ne va pas passer, et ils décident d’y aller quand même en klaxonnant car c’est hors de question qu’ils perdent leur élan pour épargner la vie de deux cyclistes. En entendant le bruit assourdissant de leur klaxon dans nos oreilles, on a l’estomac qui remonte et une décharge d’adrénaline qui nous fait tourner instinctivement le guidon dans la direction du fossé en espérant ne pas être heurtés. C’est valable partout, dans tous les pays sauf ici. Jamais on a vu des chauffeurs aussi sympas. Les coups de klaxon sont là pour nous encourager et pas pour nous faire dégager. Mieux encore, dans 99% des cas, si il ne peut pas passer, le camion ralentit ! Alors évidemment, comme on croise 200 ou 300 camions chaque jour, en appliquant la règle des statistiques, il y en a bien 2 ou 3 qui n’ont aucun égard pour nous et qui ne passent pas loin de nous faucher, mais ça n’a rien à voir avec les autres pays. Et ça ne s’arête pas là : un jour, en nous arrêtant dans une station service pour boire un café, un chauffeur de poids lourd est venu nous voir pour nous dire qu’il nous avez croisé à plusieurs reprises sur la route depuis notre départ de Buenos Aires. Il était content d’apprendre que nous allions jusqu’au Pérou et, pour nous encourager, il nous a offert un fromage argentin qui nous a régalé pendant quelques jours lors de nos pauses déjeuners.
ARGENTINE
Grâce à notre carte routière, nous avons essayé de prévoir un itinéraire loin des grandes routes. Mais nous n’avons pu sortir de Buenos Aires sans emprunter la route 8, dangereuse car la circulation est importante, les véhicules roulent vite et il n’y a pas qu’une sur-largeur herbeuse et boueuse, sur laquelle nous ne pouvons rouler qu’occasionnellement lorsque le temps le permet. Nous avons donc eu quelques frayeurs et notre accident de Zambie où nous avions été renversés par une voiture est encore bien présent dans nos mémoires. Donc dès que nous avons pu, nous avons préféré circuler sur des routes tranquilles et des chemins de terre, malgré les distances supplémentaires à parcourir et nous nous sommes équipés de gilets réfléchissants orange. Une vraie sécurité à ne pas négliger ici !
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ARGENTINE – Buenos Aires
Nous sommes restés 5 jours dans cette capitale, le temps d’assembler nos vélos qui nous ont suivis dans l’avion, d’acheter un peu de matériel qui nous manquait comme une carte routière plus précise du nord du pays, et de goûter à l’atmosphère argentine. Nous avons découvert la cuisine locale, notamment les petits-déjeuners à base de café au lait et croissants sucrés et les délicieux « Bife de chorizo », énorme tranche de faux-filet cuite à point. Et puis, la veille de notre départ, nous avons assisté à un spectacle de tango, un incontournable dans cette capitale. Nous décrirons d’ailleurs cette soirée dans le prochain journal.
Puis nous avons eu hâte de quitter cette ville bruyante aux rues étroites et aux immeubles très hauts. Après une journée de vélo, nous étions enfin plus au calme dans la campagne.
ARGENTINE – Buenos Aires
Mettre les vélos dans les avions. Voilà un truc dont on n’a pas souvent parlé mais qui est une aventure à lui tout seul. Il y a toujours des problèmes, on a beau tout faire dans les règles, il y a toujours un couac, sur toutes les destinations : avec toutes les compagnies il y a quelque chose qui cloche au moment d’embarquer. Heureusement, à chaque fois les responsables des compagnies dans les aéroports interviennent et nous aident à faire rentrer les choses dans l’ordre sans devoir débourser les centaines d’euros supplémentaires que je ne sais quel nouveau règlement ou quelles nouvelles normes s’acharnent à vouloir nous faire payer.
Pour notre voyage en Amérique du Sud, nous avions le choix entre Air France et Iberia, on a comparé les prix des billets en prenant en compte le surcôut occasionné par le transport des vélos et Air France c’est avéré un poil moins cher alors, Cocorico, on a opté pour Air France en se disant qu’on aurait un vol et des conditions de transport super. On paye nos billets 3 mois avant la date de départ et on enregistre nos vélos dont le surcoût nous sera facturé 55 € par vélo et par trajet au moment de l’embarquement. Oui mais voilà, un mois après l’achat de nos billets, nouveau règlement ! En arrivant la bouche en cœur à l’aéroport on nous réclame à présent 100 € par vélo et par trajet en accord avec le nouveau règlement. Pendant près d’une heure, on essaie d’argumenter, rien à faire. Tous les employés, leurs responsables semblent convaincus du bienfondé de notre réclamation mais, contrairement aux autres compagnies à qui on a eu à faire, aucun responsable ne semble décider à prendre la responsabilité de nous exonérer du paiement de cette « surtaxe ». Grâce à l’électronique, tout est enregistré, la date d’achat de nos billets, la réservation pour les vélos, un appel pour confirmer le tarif quelques semaines plus tard. Le changement de tarif à beau avoir eu lieu après notre paiement, rien à faire on nous dirige vers le service réclamation d’Air France. Du fin fond de l’Argentine je m’évertue à plusieurs reprises de contacter par mail ce fameux service de réclamation, rien à faire, ils ont une technique imparable, ils répondent à côté. Par exemple : « Cher Monsieur, nous sommes désolés mais les tarifs pour l’Amérique du Sud sont de 100 €, 55 € c’est pour l’Europe ». Comme si ils ne comprenaient pas le problème, ils attendent qu’on se décourage en mettant un point d’honneur à répondre à chacun de mes mails (démarche qualité oblige) sans répondre aux questions posées. Et ça marche, car on a abandonné, on avait du vélo à faire. La plaisanterie nous aura couté simplement 180 euros de plus, une bagatelle. L’argent ça se gagne facile, c’est bien connu.
Et puis, pour vous encourager à voyager à vélo avec Air France encore un peu plus, ce n’est peut être pas leur faute mais on a récupéré nos cartons de vélo à l’arrivée complètement déchiquetés. On a dû racheter des rétroviseurs et des boulons, perdus dans la bagarre… Par contre, super on a gagné des S’miles !
ARGENTINE
Ca y est, nous sommes partis. Nous avons les mêmes montures depuis 2 ans maintenant. Nous avions hésité à en acheter à Buenos Aires, mais finalement, nous les avons transportées avec nous. Le prix du transport a été beaucoup plus cher que prévu, mais nous connaissons bien nos vélos à présent : espérons qu’ils tiendront encore 6 mois.
Ici le temps n’est pas très ensoleillé. L’atmosphère est vraiment humide, les nuits sont fraîches et le matin, nous attendons souvent que le brouillard se soit un peu levé pour démarrer. Certains jours, il pleut et comme nous avons oublié en France l’équipement pour protéger mes sacoches contre la pluie, nous devons mettre des sacs poubelles… ce qui n’est ni esthétique et ni vraiment efficace…
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ARGENTINE – Buenos Aires
Nous démarrons notre dernier voyage à vélo ce matin. Nous allons pédaler sur environ 4500 km pour rejoindre Lima au Pérou, via la Bolivie. D’un océan à un autre, en traversant la cordillère des Andes. En hiver… On a pris notre matériel grand froid et on espère que nos mollets nous permettront de passer les cols à 4000 m. Une fois encore nous partons avec notre remorque extrawheel et les sacoches arrières de Claudine. Une fois encore nous partons équipés de pneus Michelin Pilot Tracker increvables. Une fois encore nous nous élançons avec plein d’envie et de motivation. La suite de nos aventures dans quelques semaines, lors de notre prochaine pause internet.
A bientôt
Claudine et Olivier
ARGENTINE – Buenos Aires
Nous sommes à nouveau sur les routes. Après la Sibérie et une courte pause en France, nous avons atterris en Argentine. Ici, c’est l’hiver et la température est proche de 5°C. Nous avons donc revêtu une nouvelle fois nos tenues hivernales. De Buenos Aires, nous allons pédaler pour traverser l’Amérique du Sud d’un océan à l’autre. L’arrivée est prévue mi-octobre 2011 à Lima au Pérou, après avoir franchi à vélo la Cordillère des Andes via la Bolivie. En route pour notre 5ème et dernier périple !